En ce 10 juin 2010, Historine s’intéresse à un épisode douloureux de la libération française : le massacre d’Oradour sur Glane. Outre un petit récit des circonstances, vous trouverez aussi un reportage photo fait en mai 2010 sur les lieux.
Ne pas oublier pour ne pas recommencer…
Oradour sur Glane a été détruit pendant la seconde guerre mondiale, le 10 juin 1944. Ce village du Limousin a été le théâtre d'une exécution systématique de la part des Waffen S.S., faisant 642 victimes. Oradour-sur-Glane a été rayé de la carte, un après-midi de juin, un samedi, quatre jours après le débarquement en Normandie. Conservé en état de ruine, ce village fantôme reste le témoin d'un crime odieux...
Oradour sur Glane, qui autrefois, était un bourg paisible et dynamique avec son tramway et ses nombreux commerces va connaître l’horreur.
En début d’après-midi, vers 14h00, près de 200 soldats allemands de la division « Das Reich » encerclent le bourg et rassemblent la population sur le Champ de foire, prétendant à un simple contrôle d’identité. Les auteurs du drame appartiennent à la 3e compagnie du 1er bataillon de Panzergrenadier (commandé par le major Adolf Diekmann) du 4e SS-Panzer-Regiment Der Führer de la 2eSS-Panzer-Division Das Reich. Cette compagnie comptait dans ses rangs des alsaciens (des malgré-nous mais aussi un volontaire). Cette précision est apportée pour ne pas oublier que la barbarie emporte tout le monde dans sa furie…
Au repos autour de Bordeaux et de Montauban, la division fait mouvement vers la Normandie aussitôt connu le débarquement allié. Constamment harcelée par les Forces françaises de l'intérieur (FFI), elle riposte par de sanglantes représailles.
Le 9 juin 1944, à Tulle libérée depuis l'avant-veille par la Résistance, 99 hommes sont pendus. Le 10 juin 1944, après l'arrivée des Allemands dans le bourg d'Oradour-sur-Glane, le garde champêtre fait savoir aux habitants qu'ils doivent tous se rassembler, sans aucune exception et sans délai, sur le Champ de Foire, munis de leurs papiers, pour une vérification d’identité. Les SS pénètrent dans toutes les maisons, et, sous la menace de leurs armes, obligent tout le monde, même les malades, à se rendre sur le lieu de rassemblement. Un à un ou par groupes, conduits et surveillés par les SS, les villageois se massent peu à peu sur le Champ de Foire. Les Allemands vont aussi chercher des habitants des hameaux voisins. Les cultivateurs doivent abandonner leurs travaux. Plusieurs personnes sont abattues.
Les Allemands divisent la population en deux groupes : d'un côté les femmes et les enfants, de l'autre les hommes. Les hommes sont répartis en 6 groupes dans diverses granges d’Oradour tandis que les femmes et enfants sont regroupés dans l’église. En quelques minutes, les hommes sont abattus puis brûlés puis c’est au tour des femmes et enfants de subir le même sort et d’être brûlés dans l’église. Il y aura 6 survivants (5 hommes et 1 femme).
Une petite précision importante à mes yeux : à Oradour, parmi les victimes, se trouvaient plusieurs étrangers (espagnols, nord-africains,…) : les français ne sont pas les seuls à pleurer leurs morts. Il y avait là-bas des réfugiés, des enfants, des gens d’ailleurs… Ne les oublions pas non plus.
Le site aujourd’hui est conservé comme un musée à ciel ouvert avec un mémorial du souvenir. Le village en ruine présente encore tous les stigmates du martyr qu’il a subit. La visite de l’église est un moment difficile avec notamment ce berceau rouillé au cœur de la sacristie…
En Limousin, la barbarie a rencontré l’horreur de la guerre … comme dans hélas beaucoup d’autres lieux martyres (en Russie, Ukraine, Pologne, ….ou même en Allemagne en 1945). Il faut aussi savoir non pas oublier mais bien pardonner pour avancer et surtout ne jamais recommencer.
Remember.