L'occasion pour Historine de faire un point sur cette défaite des chevaliers teutoniques.
Avec
le soutien du pape et de l'empereur du Saint-Empire romain germanique, les
Chevaliers Teutoniques tentent d'étendre leur domination, sous couvert
d'évangélisation, vers l'Est.
Ils
se lancent dans leur croisade nordique avec l'appui des Chevaliers
Porte-Glaive qui ont intégré l'ordre pour ne pas disparaître et des danois, et
viennent de conquérir l'Estonie. Leur objectif est maintenant Novgorod et bien
d'autres territoires russes, de religion orthodoxe, à l'époque vassaux
indociles des Mongols de la Horde d'Or.
Au
printemps 1242, les chevaliers teutoniques reprennent leur offensive après
avoir battu un détachement de reconnaissance des Novgorodiens à 18 km au sud de
la forteresse de Dorpat. La guerre se poursuit jusqu'à l'hiver 1242, malgré les
conditions climatiques, qui veulent que toute armée médiévale cesse le combat
pendant l'hiver.
Dans l'espoir de surprendre l'armée de Novgorod, la force principale des Chevaliers Teutoniques, menée par le prince-évèque de l'ordre Hermann de Dorpat, ainsi que des Chevaliers Danois empruntent un itinéraire très audacieux et très dangereux également. Ce dernier n'avait guère la compétence militaire, et ne fut pas grand maitre contrairement à certaines affirmations.
Il fait traverser à son armée l'étendue gelée du lac
Peipous en direction de Pskov.
Les Chevaliers
germaniques sont à l'avant-garde, suivis par une milice de
fantassins estoniens. La décision se fera avec l'aide de la cavalerie
lourde, la reine des batailles de l'époque.
En face, les
forces russo-mongoles ( Tatars ) sont en position sur les berges et attendent
l'ennemi. Ils disposent d'une très grande supériorité numérique, mais cela ne
fait pas peur aux Teutoniques, habitués de ce genre de situation et comptant
avant tout sur la supériorité de leur armement et leur valeur militaire.
L'orgueil des
nobles allemands va pourtant causer leur perte. Les russes ont prévu de
maintenir l'ennemi sur le lac coûte que coûte,en tenant fermement les positions
sur les berges.
L'infanterie
russe doit encaisser le premier choc des chevaliers occidentaux, sans reculer.
Les archers mongols, alliés de circonstance des Russes, commandés par le frère
d'Alexandre Nevski, sont placés à l'aile droite et soigneusement camouflés. La
cavalerie se tient en arrière, en réserve.
Les Chevaliers d'Hermann de Dorpat chargent l'adversaire mais échouent à
obtenir une victoire immédiate.
Ils
sont pris en enfilade, sous les flèches meurtrières des Mongols, ce qui les
gêne beaucoup. Les miliciens estoniens prennent peur et abandonnent le camp
teutonique, ce qui ne complique pas beaucoup plus la situation de l'assaillant.
En effet, La cavalerie lourde des Teutoniques semble prendre l'avantage sur
l'infanterie faiblement protégée des Russes et Alexandre Nevski doit lancer à
l'attaque, toute sa cavalerie, pour soutenir son infanterie sévèrement
malmenée.
C'est
alors que la glace du lac se rompt ne soutenant plus le poids des armures et
des destriers teutons. Le lac engloutit une partie de la cavalerie germano-danoise
dans ses eaux glacées.