Historine continue son étude de la bataille antique de Pydna. Pydna (en grec ancien Πύδνα / Púdna) est une ville grecque de
Macédoine antique, la plus importante de Piérie. C'est à Pydna que se joue le sort du royaume Antigonide de
Macédoine : le 22 juin 168 av. J.-C., le dernier roi, Persée y est défait
par le général romain Paul Émile (Lucius Aemilius Paullus).
Historique:
La bataille de Pydna, qui clôt la dernière des trois guerres entre Rome et la Macédoine, symbolise la victoire de la légion romaine sur la phalange macédonienne et la fin de l'indépendance de la Grèce. En effet, après deux ans d'opérations incertaines, Rome envoie un général âgé mais énergique, Paul Émile, qui reprend en main l'armée, pénètre en Macédoine grâce à une manœuvre de contournement et affronte le roi Persée non loin de la cité de Pydna, dans le nord du pays, moins d'un mois après son arrivée en Grèce. La date de la bataille – le 22 juin -168 – nous est connue grâce à un fait précis, une éclipse qui s'est produite la veille.
En moins d'une heure, la phalange macédonienne terrifiante mais rigide se disloque sous les coups de la légion romaine, beaucoup plus souple grâce à son organisation en manipules. Cette victoire rapide et sanglante incite le Sénat romain à imposer au monde grec un règlement sévère du conflit : la Macédoine est démembrée en quatre régions, et sa monarchie abolie. Pour l'historien grec Polybe, qui est emmené en otage à Rome en — 167, la date de cette bataille marque l'établissement de l'Empire romain sur le monde, c'est-à-dire, pour lui, le monde grec.
Les forces en présence:
Les deux armées étaient de forces comparables. Les Romains comptaient au
total environ 36 000 hommes, dont 20 000 légionnaires et fantassins
lourds assimilés répartis en deux légions, 4 000 cavaliers (dont 1 200
Italiens), et 22 éléphants. Les seules troupes grecques au service de
Paul-Émile étaient des Crétois.
L'armée macédonienne quant à elle atteignait un total légèrement
supérieur, de 40 000 soldats environ. La cavalerie était comparable en
effectif à celle des Romains, soit 4 000 cavaliers, se décomposant en 2
000 cavaliers lourds macédoniens répartis en 10 escadrons (l'Agêma),
deux escadrons sacrés et sept escadrons royaux ; 1 000 cavaliers légers
macédoniens, archers montés et lanceurs de javelots (akontistes) ; et 1
000 cavaliers thraces odryses sous le commandement de leur roi Cotys.
Persée avait entraîné sa cavalerie à combattre des éléphants à partir de
maquettes grandeur nature. De même, une unité d'infanterie avait été
spécialement formée et équipée pour combattre les éléphants.
L'infanterie macédonienne comprenait 3 000 peltastes regroupés en deux
Gardes royales, et 19 000 phalangistes, probablement répartis en 14
phalanges. Cette infanterie avait subi l'entraînement intensif
nécessaire à ce type de formation, mais manquait cruellement
d'expérience : l'armée macédonienne n'avait en effet pas connu de
bataille de phalanges depuis la défaite de Cynoscéphales en 197 av.
J.-C..
L'infanterie non macédonienne comportait 3 000 peltastes, et 10
000 soldats de garnison de diverses origines ethniques, Illyriens,
Péoniens Agrianes, Galates, et Thraces.