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lundi 28 décembre 2009

La Bataille des Plaines d'Abraham - 13 septembre 1759 - (2)

Historine poursuit son étude de la bataille qui détermina le sort de la Belle Province. Pour ne pas oublier, voici donc le récit de cette bataille.
Et n'oublions pas la devise du Québec :"Je me souviens".

Bonne lecture. 

La bataille
Pendant les mouvements de troupes de l'armée française, et tandis que celles-ci se positionnent sur le champ de bataille, plusieurs miliciens et soldats des troupes coloniales harcèlent les Britanniques sur leurs flancs. Ces escarmouches causent plusieurs victimes de part et d'autre.

Entre temps, Montcalm analyse la situation et conclut qu'il ne doit pas donner à l'ennemi le temps de se fortifier. Autrement, il lui serait impossible de le déloger. De plus, retraiter à l'intérieur des murs de la ville n'est pas une solution puisqu'il juge que les fortifications ne tiendraient pas en cas de siège. Dans son esprit, il est clair qu'il doit attaquer maintenant.

C'est donc vers 10 h 00 que le général ordonne l'attaque. Les troupes se mettent en branle, divisées en trois lignes : la première est constituée de réguliers, le deuxième de miliciens incorporés aux régiments, et la troisième également de réguliers.
 
La décision de Montcalm d'incorporer à chaque régiment de l'armée de terre un corps de miliciens s'avère être catastrophique. La ligne se défait très rapidement. À quelques pas de l'ennemi, les soldats de la deuxième ligne tirent sans en avoir reçu l'ordre. Le troisième rang tire ensuite, suivi du premier.

Devant ce désordre, les soldats britanniques restent impassibles. Leurs deux canons font feu en utilisant de la mitraille (grapeshot), mais les soldats ne bougent pas. Conformément aux ordres de leur général, ils forment une ligne de deux rangées, ce qui permet de couvrir plus d'espace que les trois habituelles, et chargent leur fusil de deux balles pour que leur tir soit plus dévastateur. L'ordre de tirer ne viendra que lorsque l'ennemi sera à une distance d'environ 40 verges (un peu plus de 35 mètres).
 
Au moment opportun, la première salve britannique se fait entendre. Contrairement à ce qui est souvent avancé dans les livres d'histoire, celle-ci n'est pas le fait de tous les soldats, mais uniquement de ceux des 43e et 47e régiments, soit le centre de la ligne. Par la suite, les autres régiments ouvrent le feu. La première ligne de l'armée française tombe, et Sénezergues, Saint-Ours et Fontbonne (officiers français) meurent sous les tirs. Une riposte se fait entendre : Monckton reçoit une balle qui le transperce et Carleton est blessé à la tête. Les soldats britanniques avancent de quelques pas pour sortir de la fumée et y vont d'une deuxième salve. Celle-ci achève le travail. Les hommes de Montcalm battent en retraite. La bataille aura duré moins d'une demi-heure.

Ce n'est qu'après la bataille que Bougainville et ses hommes arrivent près du champ de bataille. Pour lui faire face, Townshend, maintenant aux commandes de l'armée britannique depuis la mort de Wolfe et de la blessure de Monckton, positionne les deux régiments qui sont encore sur les Plaines. Même si Bougainville n'attaque pas, sa présence force néanmoins Townshend à rester sur ses positions et l'empêche ainsi de poursuivre l'armée française qui retraite de l'autre côté de la rivière Saint-Charles.

Le bilan
Le bilan de cette bataille décisive varie selon les sources. Selon l'officier John Knox, les Britanniques auraient compté 61 morts et 603 blessés. Le régiment le plus touché est celui des Highlanders,  avec 18 morts et 148 blessés. Chez les Français, les pertes sont considérables. Plusieurs chiffres ont été avancés, mais l'historien G. Filteau évalue le chiffre le plus raisonnable (celui du rapport de La Pause) à 150 morts – dont 13 officiers – et 370 prisonniers – dont 18 officiers. Le nombre de disparus est porté à 28. Quant au nombre de blessés, il est élevé – probablement plusieurs centaines – et 193 hommes meurent des suites de leurs blessures à l'Hôpital Général. Le nombre de pertes dans les milices est inconnu.

Mais outre ces soldats qui ont perdu la vie ou ont été blessés durant le combat, c'est surtout la mort des deux généraux qui a marqué l'histoire. D'abord le général Wolfe, atteint au poignet, à l'aine et à la poitrine. C'est cette dernière blessure qui lui a été fatale. Compte tenu de la dimension du projectile (1/4 de pouce de diamètre, soit deux fois celle d'un fusil français), tout porte à croire que le coup provenait d'une pièce d'artillerie.

Les dernières minutes de la vie de Wolfe sont devenues un sujet de prédilection pour plusieurs auteurs et peintres dont les œuvres projettent la plupart de temps une image romantique du héros mort au combat, mais dont le portrait s'éloigne de la réalité historique. Quoi qu'il en soit, Wolfe meurt sur le champ de bataille très rapidement suite à sa dernière blessure. Une heure après le début des hostilités, soit vers 11 h 00, son corps est transporté sur un des navires. Il sera rapatrié plus tard vers l'Angleterre.

À l'instar de son opposant, Montcalm est lui aussi atteint durant le combat : il reçoit une balle pendant qu'il retraite vers la ville. Après avoir chevauché péniblement à l'intérieur des murs, on lui prodigue des soins. Ceux-ci sont toutefois sans effets. Il semble que lorsqu'il apprend qu'il ne survivra pas encore longtemps, il réplique : « Tant mieux, je ne verrai pas les Anglais dans Québec ». Le général reçoit les derniers sacrements durant la nuit et expire à l'aube, vers 5 h 00 du matin. On enterre son corps dans un cratère d'obus sous la chapelle des Ursulines.

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