Bonne lecture.
Désignations
Le système japonais de désignation des chars semble difficile à un Occidental alors qu'il est assez logique. Comme pour tous les systèmes d'arme japonais, l'année de présentation est le premier critère de désignation. L'année est calculée sur le calendrier historique japonais, commençant en 660 avant J.C. Un char Type 92 a donc été présenté en 1932, l'an 2592 du calendrier japonais (seuls les deux derniers chiffre de l'année comptent). La difficulté vient de ce que plusieurs armes peuvent être présentés la même année. Les Japonais utilisaient donc des idéogrammes pour préciser l'arme dont il s'agissait. L'idéogramme "Chi" signifiait un char moyen, "Te" une tankette, "Ke" un char léger, "Ho" un canon automoteur, "Ka" un char amphibie. Il y a enfin un idéogramme pour distinguer (Ha, Ni, ...) les modèles. Le Type 97 Chi-Ha est un char moyen présenté en 1937. Le Type 2 Ke-To est un char léger présenté en 1942. Il y a parfois un surnom qui s'ajoute ou qui remplace la désignation par idéogrammes. Le "Type 97 Shinhoto Chi-Ha" et une variation du Chi-Ha avec une nouvelle tourelle (sens du mot Shinhoto). Le Type 95 reçut son surnom Ha-Go de son constructeur. Il ne désigne pas le type de char.
type 89 Chi-Ro
Les TanksAprès avoir utilisés des chars construits à l'étranger (français et anglais), les Japonais firent leur premier essai de construction de tanks avec le type le plus difficile: le char lourd ! Ce fut un échec. Après quelques prototypes ratés, la tentative fut abandonnée dans les années 30 et plus aucun char lourd ne sera construit jusque à la fin de la guerre.
Le premier char à être produit en quantité est le Type 89 Chi-Ro à partir de 1932. Il restera le char moyen standard jusqu'à la fin des années 30. Il était pourtant largement dépassé bien avant cela. Son successeur, le Type 97 Chi-Ha resta le char moyen standard pendant le reste de la guerre. Son inadéquation était pourtant patente depuis la bataille de Kalkin Gol en 1939. Le Shinhoto Chi-Ha, le même avec une nouvelle tourelle et un canon plus puissant, ne fit son apparition qu'en 1942, à une époque où il était lui-même déjà dépassé. Les Japonais testèrent ensuite une demi-douzaine de prototypes, produisirent des quantités limités de certains d'entre eux (comme le Chi-He ou le Chi-Nu), mais aucun d'eux ne fut produit quantité massive faute du choix définitif d'un modèle précis. Le jour où les Russes attaquèrent en Mandchourie, il n'y avait aucun char moyen japonais disponible et capable de s'opposer à un T-34.
Type 97 Shinhoto Chi-Ha
Les Japonais construisirent au début des années 30 un char de cavalerie, très léger, le Type 92. Ils succombèrent ensuite à la mode des chenillettes. Commençant avec le Type 94 TK, ils évoluèrent via le Type 94 modifié jusqu'au Type 97 Te-Ke. En Chine, ces véhicules ultra-légers, peu armés et quasiment pas blindés firent merveille. Aucune opposition antichar n'était à craindre. Dès la fin des années 30, il devint clair que ce genre d'engins ne serait pas d'une grande utilité en cas de conflits contre un adversaire plus sérieux. Le développement des chenillettes s'arrêta bien que les chenillettes continuèrent à être utilisées en première ligne jusqu'à la fin de la guerre.
Dans l'intervalle, le développement des chars légers avait continué. Le Type 95 Ha-Go, sorti en 1935, va monopoliser le devant de la scène jusque en 1942. Dotés d'indéniables qualités, surtout de mobilité, il va, par sa popularité, s'incruster dans les chaînes de production et retarder de probablement cinq ans la sortie d'un successeur. Il est déjà complètement dépassé en 1940.
Les deux modèles qui le remplaceront à partir de 1942 (le Type 98 Ke-Ni et le Type 2 Ke-To) n'en diffèrent que légèrement. Un successeur plus radicalement différent, le Type 5 Ke-Ho, ne dépassera pas le stade expérimental.
C'est dans les chars amphibies que le Japon va montrer le plus de créativité. L'armée de terre construisit plusieurs prototypes avant la guerre (ils sont les premiers à expérimenter la propulsion par jets d'eau), mais aucun ne passe en production de masse. Le dernier projet est abandonné en 1940. A partir de 1941, c'est au tour de la marine japonaise de prendre le relais. Le Ka-Mi et le Ka-Chi sont des adaptations des chars terrestres sur lesquels sont ajoutés des carénages amovibles pour assurer leur flottabilité. Les premiers modèles sortent en 1942. Ils ne joueront pas de rôle opérationnel fort significatif.
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